Ce mémoire a été réalisé par Abrielle Sirois-Cournoyer dans le cadre de l’obtention d’une maîtrise en science de la gestion, spécialisation Gestions en contexte d’innovations sociales à HEC Montréal.
Résumé

Dans divers milieux, notamment celui des écologistes, est récemment apparue une nouvelle idée : les low-tech. Par ce terme, il s’agit de promouvoir des techniques qui soient moins problématiques que nos high-tech, sur le plan écologique en particulier. En effet, ces techniques de pointe sont très consommatrices de ressources naturelles non renouvelables et génèrent des quantités colossales de déchets pas ou trop peu recyclables. De nombreuses propositions concrètes sont d’ores et déjà développées et explorées. Toutefois, la notion même de low-tech reste assez vague. C’est pourquoi nous avons tenté dans ce mémoire de formuler une réponse précise et rigoureuse à la question : qu’est-ce qu’un low-tech ?
Pour ce faire, nous avons revisité les principales critiques de la technique formulées au cours des dernières décennies par des philosophes, des sociologues, des économistes et des historiens. Ces critiques pointent non seulement le caractère destructeur de nos techniques les plus avancées, mais aussi le fait qu’elles entretiennent et génèrent de fortes inégalités au sein de nos sociétés et qu’elles constituent également une source importante d’aliénations. Autrement dit, leur développement se traduit par une inversion des fins et des moyens : nous nous retrouvons plus souvent au service de ces techniques que l’inverse.
Sur la base de ces critiques, nous proposons de définir le low-tech comme une manière de concevoir des techniques qui soient soutenables, justes et garantes de notre autonomie. Et nous établissons une série de critères précis associés à chacun de ces trois principes. Enfin, nous sommes allés tester la validité de cette définition sur le terrain, en réalisant un séjour d’étude dans un éco-hameau dont les membres se sont spécialisés dans la conception de low-tech. Cela nous a permis d’ajuster à la marge notre définition et d’en arriver à l’idée que le low-tech présuppose et favorise à la fois un autre rapport au monde, qu’il s’agisse de l’espace, du temps, et des êtres (vivants ou non) qui peuplent cette planète.
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